Eric Bertinat – D’un évènement à un autre. De l’enseignement de l’Église en compagnie de Mgr Schneider à l’opposition à l’avortement en compagnie de Notre-Dame. Samedi 1er juillet, à 15h, rue du Mont-Blanc, nous nous retrouverons pour réciter un chapelet public aux intentions des enfants à naître et leurs parents. Nous, catholiques, témoignerons contre l’indifférence coupable de notre société qui tue ses enfants, dons de Dieu et contre le caractère mensonger avec lequel beaucoup justifient ceci.

Cette année, les opposants à l’avortement ont perdu un nouveau combat 
Dans les fais, nous avons perdu deux combats. Les deux initiatives intitulées «La nuit porte conseil» et «Sauver les bébés viables» souhaitaient restreindre le droit à l’avortement. La première initiative proposait un délai de réflexion formel d’un jour avant toute intervention dans l’espoir d’un éventuel revirement de la principale intéressée. La seconde s’opposait aux avortements tardifs soit dès lors que «l’enfant peut respirer en dehors de l’utérus, moyennant éventuellement des mesures de soins intensifs».

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On ne travaillera efficacement au plan des mœurs que si on lutte également au plan des idées. On ne peut pas laisser se répandre sans la contredire une manière de voir, et plus encore peut-être de sentir, qui considère la fécondité comme un malheur. (Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 18 novembre 1974)
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Nos adversaires ne baissent pas les bras
Suite à l’échec de ces deux initiatives, l’alliance Pro Choice, qui regroupe partis et organisations en faveur d’un libre choix sur l’avortement, a salué un «grand jour pour le droit à l’autodétermination». De leur côté, les organisations de santé sexuelle suisses ont déposé mardi une pétition à Berne intitulée « Ma santé – mon choix » et signée par plus de 11’000 personnes. Elle demande que la notion d’interruption de grossesse soit sortie du Code pénal pour figurer dans une loi qui met l’accent sur la santé sexuelle. Une manière d’effacer la stigmatisation, selon la directrice de Santé sexuelle Suisse Barbara Berger.

La pétition, n’est pas la seule action en faveur de l’avortement en Suisse. En juin 2022, la conseillère nationale verte Léonore Porchet a déposé une initiative parlementaire qui demande également que l’avortement soit considéré en premier lieu comme une question de santé et non plus comme une affaire pénale. Mais le Conseil national a rejeté en mars dernier son initiative. Le score fut serré. 

L’avortement est devenu un véritable sauf-conduit dans les institutions politiques et les médias (le journal Watson s’est illustré avec classe « Mon utérus et moi, on vous emmerde« ). Qui aujourd’hui ose dire publiquement : je m’oppose à l’avortement ? La propagande totalitaire des défenseurs à tout crin de l’avortement (par exemple, tapez : «avortement» sur internet!) discrimine violemment les opposants. C’est pourquoi il est important que vous soyez présents samedi 1er juillet, à 15h. Pour prier pour les principales victimes, les enfants. Mais aussi pour les parents, victimes collatérales d’un système de la mort des bébés légalisé.

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L’avortement en Suisse

Depuis l’entrée en vigueur du droit à l’avortement en 2002, les tentatives visant à le restreindre ont été systématiquement refusées en votation populaire. Dernier exemple en date en 2014 lorsque l’UDC a voulu abolir le remboursement des coûts des interruptions de grossesse par l’assurance maladie. Une proposition rejetée à près de 70%.

– 10’869 avortements en 2021 de femmes résidant en Suisse
– 10’906 avortements en 2020
– 95% lors des 12 premières semaines de grossesse, la plupart dans les 8 premières semaines
– 80% par voie médicamenteuse
– 20% par voie chirurgicale

Quatre IVG sur 10 concernent des femmes de nationalité étrangère. «Le taux d’avortement est plus élevé au sein des populations étrangères.

La grande majorité des IVG (77%) interviennent pendant les 8 premières semaines de grossesse, près de 20% entre la 9e et la 12e semaine. Environ 500 avortements (moins de 5%) ont eu lieu au-delà de ce délaiLien externe en 2020; on connaît le motif pour environ la moitié.

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Newsletter N° 137 – 25 juin 2023 | Source : Perspective catholique