Eric Bertinat – La parution, en français, de l’ouvrage Christus Vincit (Le triomphe du Christ) de Mgr Athanasius Schneider mérite largement de nombreux commentaires. Celui de notre ami Christian Bless vous sera livré prochainement. Pour ma part, je me pencherai sur cet ouvrage qui suit celui du cardinal Robert Sarah « Le soir approche et déjà le jour baisse » (voir notre Lettre N° 11 du 10 avril 2020) pour relever que ce ne sont pas là des ouvrages à sous-estimer parce que n’exprimant pas la majorité du clergé. Ce qui pour moi est rassurant vu la mièvrerie ambiante. Depuis quelques années, des prélats de l’Eglise catholique se livrent à un véritable questionnement, dans l’intégrité de la foi, sur l’après Concile Vatican II et le modernisme (synthèse de toutes les hérésies selon St-Pie X) qu’il a induit.

Mgr Schneider livre lui-aussi sa réflexion sur l’état du monde mais surtout sur l’état actuel de l’Eglise catholique. L’introduction parle de vade-mecum pour les personnes perplexes en ces temps difficiles. Répondant aux questions très directes de Diane Montagna (la qualité de la traduction en français de Jeanne Smits est à souligner), Monseigneur Schneider aborde tous les sujets d’actualité. Parmi ceux-ci, celui concernant la famille et concerne directement notre combat : « nous devons restaurer la famille – constituée, selon la loi naturelle, d’un homme et d’une femme, et de leurs enfants. Au fur et à mesure que la civilisation européenne chrétienne s’effondre, elle est remplacée par la froide technologie. (…) C’est pourquoi les gens en sont pas heureux, ils cherchent continuellement des plaisirs pour échapper au vide intérieur ». (page 89).

La famille qui est impitoyablement attaquée en Suisse par les lobbies LGBT ne trouve guère de défenseurs, preuve en est le récent vote du Conseil national, largement favorable au mariage pour tous. Il convient dès à présent de rappeler aux catholiques quelques vérités essentielles que nous trouvons en annexe de l’ouvrage de Monseigneur Schneider : la Déclaration sur les vérités relatives à certaines des erreurs les plus courantes dans la vie de notre temps.

Au point 24, nous lisons : « Ni la loi humaine, ni quelques puissance humaine que ce soit, ne peut donner à deux personnes de même sexe le droit de se marier, car cela est contraire à la loi naturelle et à la loi divine. « Dans le projet du Créateur, la complémentarité sexuelle et la fécondité font partie de la nature même du mariage » (Congrégation pour la Doctrine de la foi, Considération à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, 3 juin 2003)

Au point 25, « Les unions qui portent le nom de mariage sans en avoir la réalité, étant contraire à la loi naturelle et divine, ne sont pas capables de recevoir la bénédiction de l’Eglise, car cela est contraire à la loi naturelle et à la loi divine ».

Au point 26, « Le pouvoir civil ne doit pas établir des unions civiles ou légales, entre deux personnes de même sexe qui imitent manifestement l’union du mariage, même si ces unions ne reçoivent pas le nom de mariage, puisque de telles unions encourageraient au péché grave les personnes qui y vivent et seraient une cause de scandale grave pour les autres. (Voir Congrégation pour la Doctrine de la foi, Considération à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, 3 juin 2003)

Cette Déclaration est signée par le cardinal Raymond Burke, le cardinal Janis Pujats, l’archevêque Tomash Peta, l’archevêque-évêque Jan Pawel Lenga et Mgr Anasthasius Schneider. Notons que ce livre est recommandé par le cardinal Robert Sarah.

Enfin, pour le plaisir, cette citation de Dostoïevski, auteur plusieurs fois cité par Mgr Schneider : Si on mutile la foi du Christ en la rattachant aux buts de ce monde d’ici-bas, toute la signification du christianisme en vient à être perdue d’un seul coup (et) l’esprit tombe immanquablement dans l’incroyance.

A commander, à lire avec attention cette « claire et courageuse analyse de l’état de l’Eglise de notre temps » (cardinal Sarah).

 

 


Lettre d’information N° 24 – XX septembre 2020 | Source : Perspective catholique