François Schaller (X du 6 janvier 2025)Comme la quasi-totalité des adhésionnistes suisses (à l’UE), Peter Bodenmann, (73 ans), hôtelier à Brigue et ancien président du Parti socialiste suisse, est un fervent partisan de l’institutionnel (reprise obligatoire du droit européen). Une fois ratifiés par le corps électoral en Suisse, les accords Suisse-UE récemment négociés ne représenteront-ils pas une étape importante vers l’adhésion pleine et entière de la Suisse à l’UE ? Si ce n’était pas le cas, et que ces accords étaient une alternative durable à l’adhésion (comme le proclament leurs partisans), les adhésionnistes devraient au contraire les détester.
Selon le Blick du 4 janvier 25, qui se réfère à une prise de position dans Walliserbote, Bodenmann considère que le long délai de près de quatre ans avant le (ou les) votes populaires sur cet hypothétique tournant dans l’histoire suisse est une «manœuvre géniale des partisans des accords». En substance : il va se passer tellement de mauvaises chose dans le monde d’ici-là que les Suisses vont se mettre à genou pour obtenir la protection de l’UE.
En d’autre termes (lire le texte de Blick) : ce qui pourrait unir la Suisse et l’UE, ce sonWt des ennemis communs. Si la Russie ne suffit pas, il y aura en plus les Etats-Unis de Trump.
A quoi l’on pourrait ajouter qu’à l’inverse, ces quatre prochaines années de débats vont aussi décanter plusieurs repères factuels déterminants. On verra par exemple comment évolue le secteur industriel des technologies médicales en Suisse, privé d’accord MRA avec l’UE depuis maintenant quatre ans (et qui performe comme jamais). On se rendra mieux compte à quel point les accords sectoriels bilatéraux Suisse-UE sont (ou ne sont pas) vitaux pour la Suisse.
Il y aura davantage de recul également par rapport au Royaume-Uni, qui participe à de nombreux programmes européens (la recherche en particulier) grâce à son solide Accord de commerce et de coopération avec l’UE sur pied d’égalité (2020). Sans libre circulation des personnes ni accords MRA.
A noter en attendant que depuis trois ans à ce régime, la Grande-Bretagne enregistre des taux de croissance sensiblement supérieurs à ceux de l’Allemagne. A peu près au niveau de la zone euro. —

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Newsletter N° 247 – 8 janvier 2025 | Source : Perspective catholique