Yvan Perrin (FB – 5 janvier 2025) – Le Matin Dimanche nous propose l’interview de l’ancien braqueur Jacques Fasel, meneur de la bande du même nom. A la fin des années 70, l’équipe commet de nombreux holdups laissant à l’occasion des victimes sur le carreau. Le gangster et l’un de ses complices reviennent sur le devant de la scène à travers un film où ils évoquent avec trois jeunes femmes ayant participé à l’occupation de la colline du Mormont. Deux visions d’un «militantisme intransigeant» selon le journaliste. Qualifier des braquages parfois mortels de «militantisme intransigeant» faut en tenir une sacrée couche.
Par simple information, on pourrait ne voir en Jacques Fasel qu’un vulgaire truand pour qui la vie des autres ne compte pas. On aurait tort car il y a la cause. Le butin devait servir à l’entreprise révolutionnaire. Que peuvent bien peser quelques vies face à un engagement aussi noble que la lutte contre le capitalisme ?
Jacques Fasel ne regrette rien, il persiste et signe : « j’estime que la violence a le droit d’exister, elle a une légitimité. Une violence collective qui ne s’exerce pas nécessairement contre les personnes, mais par des sabotages, des destructions. Je ne suis pas contre. Pour moi, la violence reste une légitime défense quand il n’y a pas d’autres moyens efficaces ».
La bonne vieille rhétorique gauchiste. La violence est légitime dès lors qu’elle sert une noble cause. Les Verts s’en réclament régulièrement lorsqu’ils saccagent les golfs, les boucheries, le matériel de chantier, lorsqu’ils entravent notre vie au quotidien en se collant sur les routes avant de partir en vacances en avion. Aucun respect pour les victimes, le but est noble, il justifie voire motive les pires exactions. Mêmes causes, mêmes effets.
Pour le journaliste, l’œuvre n’a toutefois rien d’une ode à la violence, bien au contraire. Le film « ouvre un espace, ténu certes, mais où une parole gauchiste s’exprime. C’est plutôt rare aujourd’hui, non ? » —

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Newsletter N° 247 – 8 janvier 2025 | Source : Perspective catholique