« L’homme façonné par la civilisation contemporaine est atteint d’un déséquilibre foncier qui sépare brutalement en lui les éléments complémentaires de sa nature : l’âme et le corps, l’esprit et la vie, la raison et la sensibilité, et qu’il tente de surmonter en construisant, par lui-même, sans recourir à un adjuvant supérieur, à aucune transcendance, une unité artificielle, faite de subterfuges, de palliatifs et d’idéologie de toute espèce, destinés à plâtrer une fissure irrémédiable. Privé d’un centre unificateur où s’effectue, selon le mot du vieil Héraclite, l’accord du discordant, l’homme contemporain se précipite de plus en plus à l’extérieur de lui-même, dans l’une ou l’autre de ces nombreuses activités par lesquelles il entre en communication avec le dehors, et qui, luttant pour la prédominance, veulent tour à tour, dans un complet désordre, s’ériger en foyer de son être. »

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Newsletter N° 213 – 15 mai 2024 | Source : Perspective catholique